Mes travaux de recherche sont à la croisée d’une socio-anthropologie des migrations, d’une sociologie du travail, de l’emploi et des professions, d’une sociologie de l’action publique et d’une anthropologie de l’État. À partir de différents objets, j’interroge les politiques publiques et sociales au prisme des migrations. Cherchant à en saisir autant les effets sur les trajectoires professionnelles mais aussi de vie des individus, que les manières dont ces politiques sont pensées et mises en place, je structure ainsi mes recherches en deux grands axes.
Axe 1 – du travail & migration |
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Une première façon d’appréhender les migrations au prisme du travail est de questionner les articulations qui existent entre ces deux champs, notamment en considérant les politiques migratoires comme des politiques de main-d’oeuvre. J’interroge ainsi les effets des politiques migratoires sur les trajectoires professionnelles et sur les mobilités sociales de travailleurs sans-papiers et de jeunes isolé·es et étranger·ères.
En outre, parce que l’introduction de travailleur·ses peu qualifié·es ne fait pas l’objet d’une réelle politique migratoire (si ce n’est dans le cadre du travail détaché), je m’intéresse également aux effets que l’absence de politique portent aux marchés du travail. D’une part, je questionne les manières dont cela reconfigure, mais aussi fragmente les marchés du travail et démultiplie les précarités au travail. D’autre part, je saisis les marqueurs de l’institutionnalisation d’un précariat immigré. Ce qui me permet en retour de penser les divisions sociales qu’institue la fragmentation des marchés du travail et celle des statuts d’emploi en l’articulant à une ethnicisation des rapports sociaux de classe et de genre.
Axe 2 – Migrations, État & mobilisations collectives |
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Ce deuxième axe réunit des problématiques de recherche qui touchent davantage aux questions d’intégration sociale et politique des émigré·es/immigré·es. Partant des rapports à l’État, à travers le lien aux institutions sociales et politiques, j’interroge les manières dont les émigré·es/immigré·es revendiquent leur droit à la formation, au travail et à la mobilité sociale.
Dans un premier temps, il s’agit de faire l’étude des rapports sociaux de classe mais aussi des rapports de force qui structurent les mobilisations collectives de travailleur·ses sans-papiers pour en saisir les topiques des luttes et des représentations sociales des différents acteurs en présence. Dans mes travaux, je m’appuie ainsi sur les processus de politisation et de syndicalisation de travailleur·ses sans-papiers au sein du syndicat de la CGT.
Dans un deuxième temps, je m’intéresse aux manières dont l’État se saisit de ces questions à travers l’observation d’une action publique en train de se faire, autant du côté d’une régularisation du séjour par le travail, que du côté de la prise en charge de jeunes mineur·es isolé·es et étranger·ères par l’aide sociale à l’enfance.
Thèmes de recherche. Migrations ● Sociologie du travail ● Anthropologie de l’État ● Afrique subsaharienne ● Mobilisations collectives ● Jeunesse ● Méthodes.
Mots-clés. Action publique ● Classes sociales ● Genre et Masculinités ● Marchés du travail ● Mobilités sociales ● Mouvements sociaux ● Rapports sociaux et processus d’ethnicisation des rapports sociaux ● Relations professionnelles ● Salariat ● Syndicat ● Travail et travail social.